Composter en ville grâce au Bokashi de RECUP (1/2)

Alexandra a créé RECUP, un service de compostage urbain malin grâce au seau de stockage de biodéchets : le Bokashi

« Les biodéchets représentent un tiers des poubelles résiduelles des Français, il faut agir pour les valoriser. « 

Lucie @ Rue des Pinsons
RECUP c’est le projet de compostage urbain imaginé par 3 étudiants en 2018 : Federico, Alexis et Alexandra. RECUP c’est aujourd’hui 500 familles qui compostent en ville grâce au Bokashi fourni par RECUP, mais surtout grâce à une organisation de collectes hors-pair et une vision de ce que peuvent devenir nos poubelles si on fait quelques efforts. 
Les bio-déchets représentent un tiers des poubelles résiduelles des Français, il faut agir pour les valoriser.  Qu’on soit particulier, professionnel ou une collectivité, il existe différentes solutions pour composter : compost personnel ou collectif, lombricompostage ou solution telle que le Bokashi de Recup. 
Rue des Pinsons est parti à Mérignac, près de Bordeaux, dans une vieille concession Citroën, à la rencontre de cette fine équipe. Rencontre avec Alexandra !

[RUE DES PINSONS – RDP] bonjour Alexandra, tu es aujourd’hui la chef d’orchestre de l’Association Récup, qui propose une solution de compostage en ville. Comment est né le projet ?

J’étais en Master Economie du Développement avec 2 amis Féderico et Alexis. On vient tous de la campagne et on se demandait pourquoi il n’existait pas de solution en ville pour nos biodéchets. Ça nous faisait mal au cœur de jeter tout ça dans la poubelle, on a commencé à regarder ce qui se faisait autour et on a eu connaissance de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui a été voté en 2015 et qui va imposer à toutes les collectivités une solution de tri des biodéchets, pour tous : restaurateurs, entreprises, particuliers, tout le monde. A la base c’était pour 2025, mais ils ont ramené cela au 31 décembre 2023.

Donc à partir de là, on s’est dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire autour de ce sujet. On a cherché une solution – la meilleure solution. Au départ on comptait partir sur du lombricompostage, mais en termes de SAV et d’entretien c’était un peu lourd ; les vers qui meurent, etc …la collecte n’est pas vraiment possible. Et finalement on a trouvé le seau Bokashi , en le testant on a compris que c’était l’objet idéal, et on a choisi donc de créer tout le service autour de ce produit qui existe depuis 25 ans, mais que peu de gens connaissent finalement.

[RDP] Et comment ca marche concrètement le compostage avec un Bokashi RECUP ?

Pour que ça prenne, le challenge était surtout la création de tout le service autour : la formation à l’utilisation, la collecte en ville, le service de nettoyage, le compostage etc… Sans cela, le Bokashi reste un seau, pas un service de compostage urbain.

Nous fonctionnons par abonnement à l’année. Chaque abonné reçoit son Kit Bokashi Récup : le seau hermétique, les accessoires et un sac d’EM, les Micro-organismes Efficaces, qui permettent aux restes alimentaires de fermenter et de commencer leurs décompositions. Ces micro-organismes sont composés de bactéries actives, de levures ou encore de champignons, chacun d’entre eux jouant un rôle dans l’élaboration du Bokashi.

Bokashi signifie

« Matière organique bien fermentée » en japonais

Instagram @Recup_recyclageurbain

[RDP] Si je résume, voir si j’ai tout compris car je viens de commencer à l’utiliser :  je reçois mon bokashi, le saupoudre d’EM, je le remplis de mes restes alimentaires – alors là c’est la fête comparée au Lombricompost, on peut quasiment tout mettre si ce n’est que ça doit être en petit morceau = n’allez pas mettre un gigot entier.

Tous les 2 cm d’apports, je saupoudre d’EM. Tous les 3 jours, je vide le jus et je peux m’en servir dilué pour mes plantes. Et quand j’arrive en haut du seau (environ 3 semaines d’autonomie) , je m’inscris sur le site internet pour être collecté et les copains de Récup passent à la maison, prendre le bokashi plein et me donner un bokashi vide 😊 !

Voilà c’est bien ca ! On y met tous les biodéchets, viandes, agrumes, coquille d’œuf, oignons, ail, cru, cuit, TOUT ! Juste on ne va pas mettre ce qui est liquide, comme une soupe, car ça va tomber dans le bac à jus et ça n’aura donc plus d’intérêt. On ne met pas ce qui est déjà moisi, les cendres, les excréments, pas de gros os ni de gros noyau = on s’arrête au noyau d’abricot. Pour les EM, ils faut bien que tous les aliments soient en contact avec eux, ces micro-organismes sont composés de levure ou champignons, ce sont les mêmes bactéries que celles qu’on retrouve pour fabriquer la bière, le pain, la choucroute …. C’est grâce à eux que le bokashi n’a pas d’odeur.

Sur le Site Recup, on choisit son créneau pour la collecte à sa porte : échange d’un bokashi plein contre 1 vide… et c’est reparti !

[RDP] Quelle a été l’évolution de Récup depuis votre création ?

Alors, le projet a réellement commencé il y a 1 an en février 2019. Après 4 mois de phase de test, on a démarré les premières distributions et collectes de seaux. On avait 30 personnes adhérentes dès le départ et grâce à Bordeaux Métropole, on a eu 42 personnes de plus rapidement : la métropole offrait le service à 42 familles qui se portaient volontaires sur Facebook.

Donc 70 familles à gérer au départ, pour arriver aujourd’hui en janvier 2020 à près de 500 familles utilisatrices du seau bokashi et une dizaine d’entreprises.

[RDP] Bravo ! une belle évolution, comment vous êtes-vous fait connaître sur la région Bordelaise ? (Récup est né à Bordeaux, mais est aussi présent à Lille et Toulouse )

On a fait plein de salons et d’événements : Fête des Jardins, Festival Zéro Déchets, le Green Market, Veggie pop, on a essayé d’être partout car on n’avait pas encore beaucoup de collectes, et ça a porté ses fruits. Mais depuis la rentrée de septembre, ayant plusieurs centaines de familles, c’est eux qui parlent de nous, de leur expérience avec le Bokashi et génèrent de nouvelles adhésions.

Depuis peu, nous sommes aussi présents à Lille et à Toulouse ! C’est super enthousiasmant de voir le projet vivre dans de nouvelles villes, et donc le compostage urbain se développer.

Pour info vous pouvez participer à l’expérience RECUP si vous habitez ces quartiers :

  • Bordeaux : toute la ville de Bordeaux, La ville du Bouscat, Talence jusqu’à Forum et Cenon jusqu’’à la Gare
  • Toulouse : Centre-Ville (délimité par le Canal du Midi) ; Minimes, Bonnefoy, au Nord ; Jolimont-Marengo, Guilhemery, Côte Pavée (jusqu’au bd Deltour et rue Barrau) à l’Est ; jusqu’à la rocade au Sud (Saouzelong-Rangueil, Sainte-Agne…) ; Rive Gauche (de Saint-Cyprien jusqu’aux alentours des Arènes et à Mermoz).
  • Lille : Lille centre, Wazemmes, Vauban-Esquermes, Moulin, Euralille, Vieux-Lille

[RDP] Donc 500 familles adhérentes, ça représente pas mal de déchets et donc d’organisation de collectes etc …. Vous n’avez pas de limite pour le moment en termes de nombre ?

Chaque semaine on collecte environ 100 familles, ce qui représente 1,2 tonnes de biodéchets ! (1 seau Bokashi plein représente 12kg de Biodéchets)

Cela représente 20% de nos adhérents chaque semaine. Sur ce modèle on peut gérer la collecte de 800- 900 familles en gardant la même équipe. C’est plutôt encourageant.

[RDP] Découvrez la suite de notre échange avec Alexandra ici 

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