MinouBonjour, les culottes éco-responsables MadeinFrance ! 1/2

Justine conçoit les culottes MinouBonjour à partir de chutes de tissus.
Quartiers des Chartrons à Bordeaux, nous avons rendez-vous avec Justine la créatrice de MinouBonjour, une marque française de culottes engagées et engageantes … une interview passionnante qui va vous faire Lever la Jupe !


[Rue des Pinsons – RDP] Bonjour Justine, merci de nous accorder de ton temps, j’avais envie de te rencontrer pour évoquer ensemble ton parcours de créatrice, tes défis d’entrepreneuses & tes convictions pour une mode durable… tu peux te présenter ?

[Justine] Oui alors je suis Justine, j’ai 27 ans, j’habite Bordeaux, je suis la créatrice de MinouBonjour une marque de culottes créées à partir de tissus de seconde main. Je n’avais pas forcément prévu d’être créatrice de vêtements… J’ai eu un parcours un peu atypique avant d’en arriver là. J’ai fait une mise à niveau en arts appliqués, puis un BTS design graphique, que j’ai vite arrêté, puis je suis partie dans une licence d’histoire de l’art … le sujet me plaisait beaucoup mais que faire ensuite ? on fait quoi avec une licence d’histoire de l’art ??

A ce moment-là je n’étais pas encore dans le monde de la couture, ce que j’aimais c’était l’Histoire des costumes, le côté social du vêtement, ce qu’il apporte à l’individu, à la société. Et cette Histoire, je sentais que je pourrais en faire quelques choses d’autres … mais quoi ?

 Suite à cela, j’ai eu un moment de remise en question… et un petit peu par hasard, je me suis inscrite à un CAP couture à la Philomatique à Bordeaux. J’avais envie de faire une truc de mes mains. A peu près au milieu de mon CAP, ma formatrice m’a proposé de m’inscrire au concours des meilleurs apprentis de France . Donc là moi ça faisait 6 mois que je commençais à faire de la couture, je ne comprenais pas bien ce qu’elle avait en tête…

[RDP] Ah oui, pourquoi, elle sentait que tu avais besoin de passer par là peut être ?

Oui, que ça me plaisait, mais que je manquais de confiance en moi et que ce concours pouvait m’aider. Au final ça a bien fonctionné, j’ai été médaillée d’argent des meilleurs apprentis de France, donc j’étais contente, pour quelqu’un qui commençait juste la couture ça m’a mis un petit coup de boost. J’ai passé mon CAP, j’ai continué ma formation chez eux pour me perfectionner

 [RDP] Donc à ce moment là tu visualises déjà plus clairement ton avenir, ce que tu as envie de faire, de créer ?

Non pas encore, tout ça se précise mais le chemin n’était pas encore tracé !! J’étais contente d’avoir trouvé la couture… Et c’était très valorisant après avoir passé des années entre mes cahiers et mon ordi, d’exercer un travail où je produisais avec mes mains. Suite à cela j’ai travaillé pour des créateurs, pour la production ou le modélisme, et en faisant cela je me suis  rendu compte qu’il y avait énormément de chutes textiles, et là j’ai commencé à me poser des questions.

Je me suis  rendu compte qu’il y avait énormément de chutes textiles, et là j’ai commencé à me poser des questions…

Justine , MinouBonjour

[RDP] Ah oui c’est conséquent ?

OUI oh oui, il y a bien 20 – 30 % du textile acheté qui est jeté à la poubelle… entre les coupes de patrons, les retailles…

[RDP] Ah oui donc quand tu bosses chez des créateurs, toutes ces chutes, vous les jetez à la poubelle directement ?

Oui souvent, c’est une habitude traditionnelle. Heureusement, les mentalités changent et de plus en plus de marques tentent d’améliorer leur process de production.  Mais il y a encore quelques années, dans ces ateliers de confection, les déchets s’accumulaient et mes idées commençaient à prendre forme doucement. Suite à cela ,j’ai fait une résidence chez Sew et Laine, un Fablab textile à Bègles près de Bordeaux, qui est très engagé dans la promotion d’une mode durable. Ca m’a beaucoup aidé : durant 6 semaines on conçoit un projet et on peut le prototyper, tester sa viabilité.

[RDP] Et c’est là que tu as imaginé un projet autour de la culotte ?

Oui, j’avais beaucoup d’affinité avec la lingerie en particulier et j’ai commencé à réfléchir à un modèle économique basé sur l’économie circulaire. Qui permettrait aux créateurs qui ont des déchets et qui ne savent pas trop quoi en faire, de ne pas jeter et qui me permettrait à moi de créer des vêtements sans achats de matières ou au minimum. Donc voila j’ai commencé à bosser là-dessus, et je me suis dit que la culotte était un patron petit qui pouvait rentrer dans pas mal de chute de tissus. J’ai commencé à patronner et faire mes premiers prototypes : cette période a été assez longue, ça m’a pris à peu près 1 an.

Les culottes Minoubonjour

[RDP] Pourquoi ? parce que tu cherchais un style particulier ?

Je cherchais un style qui me plaisait, qui soit un peu sexy mais en même temps doux, confortable. Moi j’aime beaucoup l’univers années 60, j’avais envie de donner une petite touche dans cette veine, et puis pour le confort, j’ai fait beaucoup de crash test, donc voila la phase d’élaboration a été assez longue, mais le résultat est là : la culotte MinouBonjour était née !

[RDP] Parfait, et aujourd’hui tu en es où ?

Aujourd’hui ça fait 1 an que je suis officiellement indépendante, et je suis très contente. Je suis entrepreneuse chez CoopAlpha, une coopérative d’activité et d’emploi (une CAE). Au quotidien, Je travaille dans un atelier partagé dans le quartier des Chartrons, avec 4 autres artistes ou designers textiles, ce qui me permet d’avoir cette énergie du collectif, qui me parait essentielle dans nos métiers.

Depuis 1 an je suis distribuée dans des boutiques bordelaises, comme Mahaut, Specimen, j’ai aussi pu tester mes produits lors d’une vente aux Galeries Lafayette… cette approche locale m’a permis d’avoir un retour live des clients , voir si ma marque plaisait…  

J’utilise un ton un peu piquant, j’essaye d’être un peu marrante, de parler de la culotte avec implicitement un débat féministe mais que ce ne soit jamais revanchard, j’essaye d’apporter pas mal de légèreté et du coup j’avais un petit peu peur qu’en m’appelant « MinouBonjour » et en disant que j’étais la marque qui t’invite à #LevertaJupe, de me retrouver face à des blocages et en fait non j’ai eu un très bon accueil …

[RDP] Et tu penses à vendre les culottes MinouBonjour en ligne ?

Oui mon eshop est en ligne depuis peu :  www.minoubonjour.com  !

Découvrez la suite de notre échange avec Justine ici

3 Replies to “MinouBonjour, les culottes éco-responsables MadeinFrance ! 1/2”

  1. Florent says:
  2. Léna says:

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